Retour en terre abandonnée
Dans la zone évacuée autour de la centrale nucléaire de Fukushima, 5 ans après la "catastrophe", quelques rares individus vivent sur cette terre brûlante de radiations. Rythmée par les travaux de décontamination et le danger permanent, l'existence apparemment déraisonnable mais paisible de ces irréductibles nous rappelle qu'un bout de terre est, en dernier recours, notre lien le plus sûr au monde.
Dans son film poignant, le réalisateur Gilles Laurent raconte comment certains ont décidé de rester vivre sur cette terre.
En présence d'un géophysicien
Suite à la projection, un échange sera proposé avec le géophysicien Pierre-Jean Gauthier (CNRS). Pierre-Jean Gauthier réalise ses travaux au Laboratoire Magmas et Volcans de Clermont-Ferrand, au Centre des Faibles Radioactivités de Gif/Yvette et au Centre d’Etudes Nucléaires de Saclay.
Il se spécialise dans l’étude de la radioactivité naturelle entre les descendants de l’uranium mesurés dans les systèmes magmatiques (laves, cristaux, gaz) pour étudier les processus de dégazage magmatique contrôlant l’évolution des volcans actifs. Recruté au CNRS en 2000, il est affecté comme Chargé de Recherches au Laboratoire Magmas et Volcans où il contribue à développer un laboratoire d’analyses de la radioactivité naturelle par comptage et spectrométrie nucléaires.
Pierre-Jean Gauthier est le spécialiste mondial de la radioactivité naturelle des gaz volcaniques qu’il utilise pour comprendre et dater les processus de dégazage des volcans actifs. Les modèles mathématiques qu’il a développés au fil des ans trouvent leur application sur de nombreux volcans de par le monde (Bardarbunga et Eyjafjalljökull, Islande ; Stromboli et Etna, Italie ; Merapi, Indonésie ; Masaya, Nicaragua ; Ambrym et Yasur, Vanuatu ; Erebus, Antarctique…). Ses résultats, publiés dans les meilleures revues internationales spécialisées, montrent que les déséquilibres radioactifs mesurés dans les gaz volcaniques dépendent directement du temps de résidence du magma dans les réservoirs superficiels et de la cinétique d’extraction du gaz entre ces réservoirs et la surface, deux paramètres qui contrôlent directement le style éruptif et l’intensité des phénomènes sur les volcans actifs.
Il s’intéresse également aux conséquences environnementales du dégazage volcanique aux échelles locale et régionale en quantifiant les flux de métaux toxiques et/ou radioactifs émis dans l’atmosphère. Il encadre depuis cette rentrée universitaire 2017 les travaux d’un jeune doctorant qui s’intéresse à la mesure du gaz radon dans les émissions gazeuses des volcans.
En plus de son activité de recherche, Pierre-Jean Gauthier s’implique fortement dans l’Hygiène et la Sécurité au Travail et assure au sein du Laboratoire Magmas et Volcans une charge d’Assistant de Prévention des risques professionnels et une autre en tant que Personne Compétente en Radioprotection.