Exposition Pulp Monsters !
En septembre, les rétro-monstres débarquent ! Conçue par Jean-Yves Freyburger, cette exposition propose en quelques panneaux un survol des principales thématiques monstrueuses dans les pulps, anciens magazines populaires américains, fabriqués à base de pulpe de bois peu raffinée. Célèbres pour leurs couvertures aussi attirantes qu’effrayantes, ces pulps ont inspiré de grands classiques du cinéma d’horreur (Alien, The Thing, etc.).
Le monstre dans l'imaginaire collectif
Depuis l’Antiquité le monstre nous fascine, qu’il soit de nature humaine ou divine, animale ou végétale, qu’il soit l’autre ou nous-même. À partir du XIXe siècle, les sciences, dont la tératologie, lui font quitter un instant l’inter-monde des croyances et des légendes pour entrer dans l’explicatif de la réalité.
En corrélation, à la même époque, après les religions et les mondes terrestres inconnus, la science-fiction lui offre de nouvelles frontières, temporelles et extraterrestres, tout en recyclant les anciens monstres, en les mélangeant (dragons dinosauriens) ou en les modernisant (Frankenstein, ou le Prométhée moderne, par ailleurs un des premiers récits de SF "moderne").
Le monstre fait partie de notre imaginaire collectif et nous suit depuis l’enfance, dans les contes, en bande dessinée, à la télévision ou au cinéma. Son utilisation iconographique est un succès garanti pour une couverture de livre ou de magazine.
L'origine des pulps
Ce fut l’une des thématiques préférées des auteurs et artistes de pulps, ces magazines populaires américains à bas prix, du début du XXe jusqu’au milieu des années 50, imprimés sur du papier de mauvaise qualité, à la pulpe de bois peu raffinée, d’où leur nom.
Pour sortir du lot parmi toutes ces couvertures proposées en kiosque, quoi de mieux qu’une pauvre fille en détresse et peu vêtue luttant contre des martiens tentaculés ou d’agressives masses gélatineuses ? Comment ne pas vouloir connaitre la fin du combat de ce chevalier-cosmonaute avec sa lance-laser face à cette bête cornue aux ailes poilues ? Et cette araignée atomique va-t-elle détruire la cité dans les nuages ?
Des couleurs bariolées, des illustrateurs de talent aux styles percutants et à l’imagination débridée participèrent à l’immense succès de ces revues qui donnèrent même un nouveau type de monstre, le BEM, bug-eyed monster, créature aux yeux énormes, pédonculés ou multiples, à facettes ou lumineux, animale ou humanoïde, poilue ou gluante, ailée ou multi-pattes, libidineuse et assoiffée de chair fraîche.
Les pulps furent remplacés par les digest, magazines au format plus petits, et par le livre de poche, qui à leur début gardèrent tous deux une iconographie similaire à leur prédécesseur, avant d’évoluer, en suivant le goût des lecteurs, vers une imagerie plus mature, technico-réaliste ou abstraite.
L'exposition Pulp Monsters !
L’exposition Pulp Monsters, conçue par Jean-Yves Freyburger et organisée en partenariat avec le Salon entre les Mondes, propose en quelques panneaux un survol des principales thématiques monstrueuses dans les pulps d’horreur, de mystères et de science-fiction, avec de nombreuses reproductions de couvertures et d’illustrations intérieures : animaux et végétaux de toutes sortes (insectes et araignées, dragons et dinosaures, pieuvres, serpents, etc); extraterrestres divers (bug-eyed monster, humanoïdes, protéiformes, etc.); légendes et mythologies (sirène, loups-garous, dieux, momies, démons, etc.) ; pseudo-humains (vampire, savants fous, géants, robots, etc.).
Avec également un focus sur le cinéma et ses rapports aux pulps (Alien est en partie inspiré d’une histoire parue en pulp, de même Les survivants de l’infini, The Thing ou Le jour ou la planète s’arrêta), ainsi qu’un aperçu de la revue "Weird Tales" qui fête cette année son centième anniversaire et dont quelques numéros seront exposés en vitrine, en compagnie d’autres rares exemplaires de ces très fragiles pulps originaux, des années trente à cinquante.
Jean-Yves Freyburger, artiste
Collectionneur de pulps, ces magazines bon marché américains imprimés sur un papier de mauvaise qualité (à base de pulpe de bois peu raffinée, ce qui leur donnera leur surnom), passionné par l’iconographie des littératures populaires en général, et celle de la science-fiction en particulier, Jean-Yves Freyburger s’intéresse surtout à l’histoire de cette dernière et aime faire partager sa passion, via les réseaux sociaux et en organisant des expositions thèmatiques sur son genre littéraire préféré, en proposant également en vitrine les pulps de sa collection, rares et fragiles vestiges d’un passé qui mit en place les codes graphiques des grands classiques de la SF d’aujourd’hui, du robot à l’extraterrestre en passant par la ville du futur ou les voyages interplanétaires. Sens of wonder not dead!
Infos pratiques
- Tout public
- Espace Animation
- Du lundi 2 au lundi 30 septembre