Dante en mots et en voix
C’est à d’étonnantes découvertes, et bien des réflexions..., qu’invite la conférence « Cosmologie dantesque » donnée par Sonia Porzi, mercredi 28 novembre à la Médiathèque, dans le cadre du dispositif « De Vives Voix » en partenariat avec le Théâtre d’Aurillac.
Maître de conférences au Département d’Études Italiennes de l’Université Clermont-Auvergne et membre de l’Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités, Sonia Porzi s’intéresse à la littérature religieuse du Moyen-Âge. Spécialiste de Catherine de Sienne, elle travaille sur le prophétisme, l’écriture féminine et l’histoire des textes. Dans la Divine Comédie, le récit du voyage que Dante effectue dans l’au-delà, la description des espaces parcourus alterne avec le portrait des personnages qu’il rencontre. Dans l’Enfer en particulier, cette architecture très structurée et les exemples des damnés donnent à voir au lecteur une hiérarchie de valeurs morales, tandis que sur le plan collectif se dessine progressivement la dérive de la société du XIVe siècle...
L’Enfer en vers et en chants avec « La Camera delle Lacrime »
Et pour prolonger le voyage, rendez-vous au Théâtre d’Aurillac, samedi 15 décembre à 20h30, avec l’ensemble La Camera delle Lacrime et son spectacle « Dante troubadour - Les Cercles de l’Enfer ». Quoi de plus naturel pour cette formation que de rendre hommage au poète qui a inspiré son nom et de participer à la transmission de son œuvre ? Depuis 2005, La Camera delle Lacrime construit des spectacles organisés à partir de sources patrimoniales du Moyen Âge, essentiellement des XIe, XIIe et XIIIe siècles, dans une perspective contemporaine.
L’ensemble se caractérise par une double conduite artistique assurée par le chanteur Bruno Bonhoure et le metteur en scène Khaï-dong Luong, et associe selon le projet de 4 à 8 musiciens et comédiens. Pour le premier volet de sa trilogie dantesque, créé en 2017, trois musiciens (cordes, vent et percussions) entourent le comédien Denis Lavant. La lecture du récit narratif, bâti d’extraits de l’Enfer de Dante, alterne avec un répertoire musical composé de pièces soit directement citées par Dante, soit contemporaines de l'auteur, ainsi que de compositions sur instruments anciens.
Il reste (seulement) quelques places pour ce spectacle qui ramène aussi Bruno Bonhoure près de ses terres natales du Carladès, entre Mur-de-Barrez et Arpajon-sur-Cère. Nul doute qu’elles ont inspiré la vocation de ce ténor troubadour reconnu, dont la formation musicale est passée par Clermont-Ferrand puis Paris. Il parcourt désormais les hauts-lieux de la musique classique et ancienne en France, et même à l’étranger. Il boucle ainsi à Aurillac une année 2018 marquée par bien des étapes prestigieuses, dont la Philharmonie de Paris en février, une carte blanche à France Musique en mai où 100 choristes ont bénéficié d’une action de formation chorale, une tournée en Australie cet été (9 concerts, 11 000 spectateurs)...
crédit photos : La Camera Delle Lacrime / The British Library Board. Yates Thompson, 36 f.2 / Yves Massarotto pour le CIMM
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